Il y a une trentaine d'années, je voulais être bibliothécaire. J'aimais les livres, j'aimais les bibli, j'y avais passé le plus clair de mon temps libre d’adolescent.
Il y a une trentaine d’années, j'étais étudiant à l’Université de Nanterre, lors d’un cours de littérature contemporaine j’ai découvert Paul Auster.
L’invention de la Solitude,L’art de la faim,La Trilogie New Yorkaise, La musique du hasard, sont des œuvres qui m’ont à la fois captivé mais aussi inspiré.
New York ! Une cité que j’aime plus que toute autre, je l’ai arpenté d’abord en lisant ses pages. Bien avant de pouvoir le faire vraiment.
Le hasard, mystère central de Auster qui aussi pour moi est un émerveillement constant.
L’écrivain, car Paul Auster est pour moi l’incarnation intégrale de l'”Ecrivain”. Cultivé, observateur, perspicace, cohérent, urbain, local, humain.
J’ai lu avec avidité et plaisir bon nombre de ses livres puis me suis éloigné sans jamais l'oublier, comme la vie le fait avec les amitiés au fil des décennies. Je savais que nous nous reverrions.
Il y a quelques années dans la presse new-yorkaise j’ai appris avec effrois que son fils était addict et que son addiction avait entraîné la mort de son bébé de 10 mois. Daniel Auster fut retrouvé mort d’une overdose sur un quai de métro quelques mois plus tard.
J’aurais aimé pouvoir soutenir Paul Auster dans ces moments terribles. Une tragédie qui m'interroge sur le fils qu’il fut, sur le père qu’il fut et enfin sur le grand-père qu’il fut.
De Paul Auster je ne sais rien si ce n'est ses livres que j’ai lu et aimé.De l’homme, je ne sais rien si ce n’est que sans lui, je n’aurais certainement pas l'immense joie d’écrire et de raconter mes histoires.
J'espère que l’Amérique te rendra hommage en grande pompe Paul,j’aurais tant aimer prendre un café avec toi en te croisant par hasard lors d’une balade à Brooklyn. Tu m’aurais parlé de la Ville et de ton prochain livre.
Je suis certain que nous aurions passé un bon moment…