Addiction to Apocalypse: A Reflection on Our Cultural Fascination with the End
Texte en français plus bas
The concept of the end of the world is hardly new, but its grip on our collective imagination seems to tighten with each passing year. From literature and cinema to conversations with friends about the latest dystopian blockbuster, it’s clear: we are, as a culture, addicted to apocalypse.
Reflecting on my own journey, which began with the publication of "ZombieProof Paris" alongside Mathieu Gaborit, I realize how my early work dipped into this cultural zeitgeist. The book, although part of a now-defunct publishing venture, was a foray into the darkness, a reflection on what I called "the morbid impulse." This interest in the apocalyptic—a look into the abyss—ignited my survivalist phase, compelling me to prepare for disaster, even to the point of crafting a bug-out bag during the rise of my YouTube series, “The Parisian Bug-Out Bag”
Over time, my focus shifted from preparing for the end to exploring its narrative potential. My show "Au-Delà - Ciel & Enfer" (Hereafter - Heaven & Hell) imagined a world post-catastrophe, where a corporation, OmegaMax, commodifies afterlife destinations based on social class. As the series progressed, I noticed a pattern in my audience: they consumed these narratives voraciously, especially at night, a time perhaps most conducive to reflection on our darkest fears and deepest uncertainties.
Yet, it was during discussions with individuals in the eco-design and environmental movements that I recognized a gaping hole in our cultural narratives: the scarcity of stories about sustainable futures. This realization sparked the concept for my ongoing series,"Sur la Route du Silicium" (On the Silicone Road), set after the apocalypse yet focusing on rebuilding and renewal rather than ruin.
The epiphany that we might be “addicted to apocalypse” was crystallized further after watching the film "Civil War" (Alex Garland) and discussing it with friends in North America. Their reluctance to engage in a discussion about the film, coupled with its eerie parallels to current American realities, underscored the pervasive nature of this addiction. It's as if by confronting these fictional apocalypses, we are somehow managing our anxieties about real-world issues.
So, why this fixation? Perhaps it's the thrill of exploring societal breakdowns and the primal human struggle for survival. Or maybe it's a way to confront our fears about the future in a controlled, narrative form. Yet, there’s a danger in this obsession. As Clay Williams pointed out to me, this "addiction to apocalypse" is prevalent both in our consumption of news and fiction, revealing our deeper anxieties about the world and its potential endings. Clay had the chance to attend this installation at the Whitney :
DEMIAN DINÉYAZHI' |
we must stop imagining apocalypse/genocide + we must imagine liberation, 2024
As I take the next steps with the newly purchased domain, www.addictiontoapocalypse.com, I hope to delve deeper into these themes. It’s time to explore not only how we engage with apocalyptic narratives but also how we can shift our focus towards narratives of resilience and regeneration. The stories we tell ourselves about the future can shape our actions today. If we’re addicted to stories of the end, perhaps we can learn to be equally fascinated by stories of what comes after and what lies beyond mere survival.
Addiction à l'Apocalypse : Une Réflexion sur Notre Fascination Culturelle pour la Fin
Le concept de fin du monde est loin d'être nouveau, mais son emprise sur notre imagination collective semble se renforcer chaque année. De la littérature au cinéma, en passant par les discussions entre amis sur le dernier blockbuster dystopique, une chose est claire : en tant que culture, nous sommes accros à l'apocalypse.
En réfléchissant à mon propre parcours, qui a commencé avec la publication de "ZombieProof Paris" aux côtés de Mathieu Gaborit, je réalise comment mes premiers travaux ont plongé dans cet air du temps. Le livre, bien qu'issu d'une entreprise d'édition aujourd'hui disparue, était une incursion dans les ténèbres, une réflexion sur ce que j'appelle « la pulsion morbide ». Cet intérêt pour l'apocalyptique, sonder l'abysse, a déclenché ma phase "survivaliste", me poussant à me préparer au désastre, jusqu'à créer un sac d'évacuation puis au développement de ma série YouTube, « Le Sac d'Évacuation du Parisien ».
Avec le temps, mon intérêt s'est déplacé de la préparation à la fin vers l'exploration de son potentiel narratif. Mon podacst « Au-Delà - Ciel & Enfer » imaginait un monde post-catastrophe, où une entreprise, OmegaMax, commercialise les destinations de l'au-delà selon la classe sociale. Au fur et à mesure que la série avançait, j'ai remarqué un schéma chez mon public : ils écoutaient ces récits avec voracité, surtout la nuit, un moment peut-être le plus propice à la réflexion sur nos peurs les plus sombres et nos incertitudes les plus profondes.
Au même moment, lors de discussions avec des acteurs des mouvements d'éco-conception et environnementaux, j'ai reconnu un vide dans nos récits : la rareté des histoires sur des futurs durables. Cette prise de conscience a donné naissance au concept de ma série actuelle, « Sur la Route du Silicium », se déroulant après l'apocalypse mais se concentrant sur la reconstruction et le renouveau plutôt que sur la ruine.
L'épiphanie que nous pourrions être « accros à l'apocalypse » a été encore renforcée après avoir regardé le film « Civil War » d'Alex Garland et en en discutant avec des amis en Amérique du Nord. Leur réticence à discuter du film, couplée à ses parallèles troublants avec les réalités américaines actuelles, a souligné la nature omniprésente de cette addiction. C'est comme si, en affrontant ces apocalypses fictives, nous gérions d'une certaine manière nos angoisses concernant les problèmes réels.
Alors, pourquoi cette fixation ? Peut-être est-ce l'excitation d'explorer les effondrements sociétaux et la lutte primitive pour la survie. Ou peut-être est-ce une manière de confronter nos peurs du futur dans une forme narrative contrôlée. Pourtant, il y a un danger dans cette obsession. Comme Clay Williams me l'a souligné, cette « addiction à l'apocalypse » est prévalante tant dans notre consommation de nouvelles que de fiction, révélant nos angoisses plus profondes sur le monde et ses fins potentielles. Clay a visité l'installation montrée plus haut à la Whitney.
Alors, avec le domaine nouvellement acquis, www.addictiontoapocalypse.com, j'espère approfondir ces thèmes. Il est temps d'explorer non seulement comment nous engageons avec les récits apocalyptiques mais aussi comment nous pouvons orienter notre focus vers des récits de résilience et de régénération. Les histoires que nous nous racontons sur l'avenir peuvent façonner nos actions aujourd'hui. Si nous sommes accros aux récits de la fin, peut-être pouvons-nous apprendre à être également fascinés par les récits de ce qui vient après et ce qui se trouve au-delà de la simple survie.
Seb Joncoux